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TorahAnytimes Newsletter Parchat Pekoude en francais

Parshat Parchat Pekoude en francais

Compiled and Edited by Elan Perchik

Challah

"The TorahAnyTimes" Newsletter en français

Parachat Pekoude                                                                                               Print Version       
2 Adar II 5779 | 9 Mars 2019

Compilé et édité par Elan Perchik
Traduit par Sarah Saghroun



Rav 'Haim Dahan
Donner la vie

ואת בניו תקריב

Tu feras approcher ses fils… (Chémoth 40, 14)

Comme on le sait, la ville de 'Hévron ne constitue pas toujours un lieu de résidence sécurisé pour les juifs. En raison de cela, il a été décidé à un moment que des soldats armés patrouilleraient les rues de 'Hévron la nuit. Chaque soldat se verrait assigné une rue, en assurerait la sécurité et surveillerait tout ce qui pourrait s'y trouver de suspect.

Une nuit, à 3h du matin, un bruit se fit entendre à un certain endroit. Un soldat, qui se trouvait dans une rue à proximité de la source du bruit, n'était pas certain d'avoir réellement entendu un bruit suspect. Peut-être, supposa-t-il, n'était-ce qu'un chat qui avait trébuché sur une boite de thon. Cependant, après réflexion, il décida : « Je devrais peut-être aller voir ce qui se passe, juste pour être certain que tout va bien. »  Ainsi fit-il. En tournant le coin, il découvrit un soldat affalé sur le sol, en train de saigner à mort. Il se précipita vers le blessé allongé sur le sol, et réalisa qu'il avait dû être atteint par le tir d'un arabe. Il était encore conscient, comme l'indiquaient ses yeux ouverts.

« - Que s'est-il passé ? » demanda-t-il.

- Je ne sais pas, répondit le soldat blessé.

- Je crois qu'on a tiré sur toi, dit le soldat en appliquant une pression sur la blessure. Essaie de tenir bon, et reste avec moi. Comment t'appelles-tu ?

- Yoav, murmura le soldat à terre.

- Très bien Yoav. Ne perds pas connaissance, j'appelle à l'aide maintenant. »

Les secours arrivèrent rapidement, et emmenèrent le blessé à l'hôpital. Baroukh Hachem, Yoav put se faire opérer, survécut, et recouvra sa santé. A l'hôpital, on informa Yoav et ses parents : « N'auraient été la bravoure et la rapidité dont a fait preuve le soldat qui a alerté les secours, nous ne sommes pas certains que votre fils aurait pu s'en sortir. Il doit sa vie à ce soldat ! » Les parents de Yoav, débordants de reconnaissance envers le soldat qui avait sauvé la vie de leur fils, voulaient organiser une se'oudath hodaah (repas pour manifester sa gratitude), et s'étaient mis à sa recherche. Mais ils ne savaient pas comment il s'appelait. Ils parcoururent la liste de tous les soldats qui étaient de garde ce soir-là à 'Hévron, mais aucun d'eux ne semblait correspondre à la description de "leur" soldat. Lorsqu'ils ne réussirent pas à le retrouver de cette manière, les parents de Yoav firent appel à l'armée en espérant qu'on pourrait les aider. Mais l'armée n'avait reçu que le rapport de l'incident, et ne savaient pas qui était le soldat qui avait sauvé la vie du soldat blessé.

Les parents de Yoav possédaient une épicerie-pharmacie à Kiryat Malakhi. Faute d'autre choix, ils décidèrent d'afficher dans leur boutique une annonce en demandant à quiconque qui avait une information sur l'identité de celui qui avait sauvé leur fils Yoav d'avoir la gentillesse de se rendre au comptoir de la pharmacie à l'arrière du magasin pour dire ce qu'il savait.

Trois mois passèrent, et personne n'était venu apporter d'information nouvelle. Six mois passèrent sans aucune réaction. Un an plus tard, une dame rentra dans le magasin. En lisant l'affiche, elle se dit : « Je me rappelle que mon fils m'avait raconté une histoire qui ressemble à celle qui est décrite ici. Il m'avait dit qu'il avait entendu quelque chose, qu'il ne savait pas ce que c'était, et que lorsqu'il était allé voir de quoi il s'agissait, il avait pu sauver la vie d'un soldat. Je me demande si ce garçon est celui qu'il avait sauvé. » Et elle sortit son portable.

« - Darom, est-ce que tu te rappelles cette histoire que tu m'avais raconté, que tu avais sauvé un soldat à 'Hévron une nuit ?

- Oui, bien sûr que je m'en rappelle !

- Te rappelles-tu le nom du soldat ?

- Bien sûr, il était en train de perdre connaissance, et je n'arrêtais pas de l'appeler : "Yoav, reste avec moi, Yoav, reste avec moi."

- C'est le nom du garçon mentionné sur cette affiche, s'exclama sa mère ! C'était toi ! »

Elle se dirigea vers l'arrière du magasin, et elle informa les parents : « Je sais qui a sauvé la vie de votre fils. » Les parents la regardèrent anxieusement : « C'était mon fils Darom. » Elle leur raconta ensuite l'épisode dans tous ses détails tel que son fils le lui avait rapporté. Après vérification, il s'avéra que Darom était bien la personne qu'ils recherchaient. Ils pouvaient maintenant organiser leur se'oudath hodaah.

Ils organisèrent un repas magnifique et invitèrent beaucoup de monde. La joie des deux soldats et de leurs familles qui s'étaient retrouvés était palpable dans l'air. Pendant la fête, la maman de Darom s'approcha de la maman de Yoav et demanda à lui parler en privé dans un coin : « J'aimerais vous dire quelque chose », commença-t-elle. La mère de Yoav répondit : « Tout ce que vous voulez ! »

« Le jour où je suis venue dans votre magasin et que je vous ai dit que c'était mon fils qui avait sauvé le vôtre, vous ne m'aviez pas reconnue. Mais je m'étais rendue dans votre magasin à Kiryat Malakhi dans un but bien spécifique. Il y a vingt ans, mon mari m'avait abandonnée. A cette époque, j'attendais un enfant. Mais comme il semblait bien que j'élèverais cet enfant seul, que je n'avais pas de gagne-pain, et que j'étais très jeune, j'envisageais très sérieusement d'avorter. Je ne voulais pas avoir la charge de cet enfant.

Pendant cette période, je m'étais rendue dans votre magasin pour acheter un certain médicament. Votre mari et vous aviez compris mes difficultés et vous aviez passé deux heures à m'encourager et à m'expliquer que je ne peux pas savoir de quoi demain sera fait et que ce n'est pas parce que je n'ai pas de gagne-pain correct aujourd'hui que je n'en aurai pas demain. Vous avez essayé de me convaincre de ne pas avorter et notre discussion m'avait donné des forces nouvelles.

Suite à cela, je pris ensuite la décision de garder le bébé. Mon fils est adulte aujourd'hui, il est dans l'armée, et je suis tellement fière de lui. Cela fait des années que j'essaye de venir à Kiryat Malakhi pour vous remercier de m'avoir convaincu de garder cet enfant qui me procure tant de joie aujourd'hui. Le jour où je suis finalement venue, j'ai vu votre annonce accrochée à la fenêtre. Je me suis approchée pour mieux lire, et je me suis rendue compte que si vous ne m'aviez pas convaincue de poursuivre cette grossesse, mon fils ne serait jamais né et n'aurait jamais pu revenir plus tard pour sauver la vie de votre fils. »

Lorsque nous nous dépassons, l'impact considérable que notre effort peut avoir peut sauver des vies. Bien qu’on ait l'impression qu'il ne s'agisse à priori que d’une banale discussion ou d’un simple regard pour vérifier que notre frère juif va bien ; en réalité, c'est faux. Un petit acte peut donner une vie à un enfant qui n'est pas encore né et à un soldat en train de mourir. Le peuple juif forme une grande et même famille. Nous sommes liés les uns aux autres, et nous devons tous nous donner les uns aux autres du temps, de l'aide et de l'amour. Lorsque nous faisons cela, les conséquences sont tout bonnement stupéfiantes.

Rav Machia'h Kelaty
Tout est dans l'effort

ויקם משה את המשכן
Et Moché érigea le michkan… (Chémoth 40, 18)

Alors que le michkan était finalement prêt à être érigé, un problème se posa : la structure était trop lourde. Il aurait fallu déployer des capacités physiques extraordinaires pour dresser les énormes planches de bois, et Moché Rabbénou se trouva ainsi déconcerté. « Comment un être humain sera-t-il à même de mettre en place un tel édifice ? » En exprimant son souci à Hachem, Moché s'entendit répondre qu'il n'aurait pas besoin de faire plus que ce dont il était physiquement capable. « Fais de ton mieux pour mettre le michkan en place, lui dit Hachem, et il se dressera miraculeusement tout seul. Ne t'inquiète pas de son poids. » La mission de Moché Rabbénou était de faire de son mieux, et Hachem prendrait en charge la suite.

Dans le même ordre d'idée, le Rav Zekharia Wallerstein raconte l'histoire d'un homme qui avait une pierre posée dans son jardin. Chaque nuit, il entendait dans un rêve : « Pousse cette pierre. », et chaque matin, il sortait dehors et poussait la pierre. Jour après jour, semaine après semaine, et année après année, il mettait toutes ses forces à l'ouvrage, et poussait la pierre. Un jour, tout changea.

Le Satan apparut à l'homme en rêve : « Pourquoi perds-tu ton temps sur cette futilité ? N'as-tu pas remarqué que depuis tant d'années que tu pousses cette pierre, elle ne s'est jamais déplacée d'un millimètre ? » En se réveillant le lendemain matin, l'homme se sentit perturbé par cette réalité troublante. Avait-il réellement perdu tout ce temps passé à pousser la pierre ? Convaincu par l'argument du Satan, il décida qu'à partir de là, sa vie changerait. Il n'essaierait plus de pousser quotidiennement la pierre. Après tout, cela ne servait à rien, n'est-ce-pas ?

La nuit suivante, l'homme fit un autre rêve. Mais cette fois, ce n'était pas le Satan qui lui apparaissait, c'était Hachem Lui-même. Il lui demanda : « Pourquoi as-tu arrêté de pousser la pierre ? » L'homme répondit : « Je fais cela depuis des années, et je ne l'ai jamais déplacée d'un millimètre. Je perds mon temps. » Mais Hachem le prit par surprise : « T'ai-Je une fois demandé de la déplacer ? Je ne t'avais demandé que de la pousser. Toi, tu dois faire de ton mieux pour faire ce que Je te demande ; Je Me chargerai Moi de la déplacer. »

Il y a quelques années, j'avais voulu passer un bon moment avec mes enfants. Certains enfants aiment jouer au football ou aller dans des parcs avec leurs pères. En ce qui concerne mon fils Binyamin, son passe-temps favori était particulier : avec l'argent qu'il avait reçu pour sa bar mitsvah, mon fils avait acheté un quadrirotor. Un quadrirotor est un hélicoptère à quatre hélices, qui ressemble à un modèle réduit d'avion et que l'on fait voler au moyen d'une télécommande. Un appareil photo est intégré au quadrirotor et permet de faire de la photographie aérienne. Ce quadrirotor constitue le bien le plus précieux de mon fils et il y attache une grande valeur sentimentale.

Binyamin et son frère Yoni souhaitaient faire voler le quadrirotor, et nous sommes sortis ensemble avec le quadrirotor. Nous nous étions préparés à passer une merveilleuse journée. Nous nous dirigions vers Stables Corners, un des carrefours les plus importants de Londres, qui relie plusieurs routes. Binyamin avait prévu de faire voler son quadrirotor au-dessus de rues et de ponts, et de prendre ainsi quelques belles photos.

Nous nous étions mis d'accord pour lancer le quadrirotor depuis un certain grand parking, et après que nous ayons préparé l'appareil, Binyamin le lança en l'air. Il le contrôlait depuis la terre ferme et tout se passait bien. Mais le temps commença à devenir venteux. Le quadrirotor est programmé pour résister aux vents, et possède un GPS intégré, et donc en général tout se passe bien même par temps venteux. De plus, la télécommande possède une touche à sécurité intégrée qui permet de faire revenir le quadrirotor immédiatement et d'arrêter sa course. Comme le vent devenait plus fort, Binyamin appuya sur cette touche. Mais elle ne fonctionna pas.

Poussant sur ce bouton encore et encore, rien n’y fit. Les vents étaient trop forts et le quadrirotor s’éloignait de plus en plus. Désespérés et l’ayant perdu de vie, nous regardâmes les images de la caméra de contrôle que nous avions pour essayer de reconnaitre l’endroit où l’appareil se trouvait.  

En examinant attentivement les images à l’écran, nous avons essayé de discerner où il était. Nous avons remarqué que le quadrirotor descendait et semblait se poser dans ce qui ressemblait à un parking mais nous n’eûmes pas plus de détails car l’image se déforma et disparut de l’écran.

Sans hésiter, nous prîmes immédiatement la voiture pour essayer de rechercher le quadrirotor dans cette zone. Pendant ce temps, Binyamin étudiait des michnayoth et Yoni priait du fond de son cœur qu'on puisse retrouver le quadrirotor. Mais une heure plus tard, la situation était désagréablement inchangée : pas de quadrirotor.

Le ciel s'obscurcissait, et il ne restait que quelques minutes pour prier min'hah. Je garai donc la voiture près d'un pôle commercial, et c'est là que nous avons prié, à côté de la route. Notre prière achevée, nous avons repris les recherches, mais il faisait trop sombre, et c'était peine perdue dans ces conditions. Nous sommes rentrés déçus à la maison, et nous avions prévu de poursuivre les recherches le lendemain.

Je reçus ensuite un sms de mon ami Effie Raymond. Il me disait qu'il nous avait vu arrêter ce que nous étions en train de faire pour prendre le temps de prier, et qu'il en avait été ému. « Tu m'as vraiment procuré de la joie », écrivait-il. En lisant ce message, je réalisai que même si nous ne devions jamais retrouver le quadrirotor, peut-être que cet incident ne s'était produit que dans le seul but de procurer du bonheur, de l'inspiration et de la lumière à un autre juif.

Plus tard dans la soirée, lors de mon étude avec ma 'havrouta (partenaire d'étude). Nous étudions ensemble le dernier chapitre du traité Sanhédrin (97a). Le dernier passage que nous avions étudié ce soir-là disait :

"Il existe trois choses qui se produisent immédiatement et lorsqu'on s'y attend le moins : la venue du Machia'h, le fait de retrouver un objet perdu, et une morsure de scorpion."

Ce n'était pas le fruit du hasard si c'était par ce passage que nous avions conclu notre étude ce soir-là. Cela annonçait que quelque chose allait se produire.

Lorsque notre temps d'étude prit fin, j'allai avec ma femme à la station de police pour signaler le quadrirotor perdu. L'agent qui nous reçut ne semblait pas particulièrement optimiste et n'avait pas l'air de penser que nous le retrouverions un jour. Pour notre part, nous avions décidé de faire tous les efforts possibles, et d'espérer ensuite que tout irait pour le mieux.

Revenant sur nos pas, nous retournâmes à l'endroit où mes enfants et moi avions cherché le quadrirotor par deux fois auparavant sans le trouver. Cette troisième recherche dans l'obscurité ne porta pas plus de fruit, et je n'arrêtais pas de me répéter : « Je me contente de faire ce qui est à ma portée ; le résultat final est dans les Mains de Hachem ». Il était temps de reprendre le chemin du retour, et nous avions les mains vides, et le cœur tout aussi vide.

C'est alors que l'incroyable se produisit. Du coin de l'œil, je remarquai quelque chose de blanc qui était posé sur le sol à six mètres de là. Je demandai à ma femme de conduire dans cette direction, et en y arrivant, nous éclatâmes de rire ! C'était le quadrirotor. Nous avions regardé partout, mais nous l'avions finalement trouvé là où nous n'aurions jamais pensé regarder. J'ai alors compris pourquoi cette guemara de Sanhédrin était la dernière phrase que j'avais étudié ce soir. On m'enseignait une leçon très importante : parfois, lorsqu'il est très improbable qu'un événement se produise, c'est là qu'il se produira en réalité.

Cela ressemble beaucoup à ce que nous avons étudié sur Moché Rabbénou : il devait faire tout ce qu'il pouvait pour ériger le michkan, mais la suite serait assurée par Hachem. C'est de cette manière que la vie fonctionne pour chacun de nous. Nous devons faire de notre mieux, mais une fois notre part de travail faite, nous n'avons plus à nous inquiéter. Nous pouvons être confiants que Hachem s'occupera du reste. Et bien souvent, la suite de l'histoire se produira lorsqu'on l'attendra le moins.

Un petit message de
Rabbanith Aviva Feiner

Mon mari et moi avons un jour rendu visite à un de nos amis, dont la maison avait été ravagée par l'ouragan Sandy. Cet ami habitait près de la baie à Back Lawrence, et suite à l'ouragan, sa maison se remplit d'eau jusqu'au deuxième étage. Mais il nous fit remarquer quelque chose d'intéressant. Tous les arbres situés à proximité de sa maison s'étaient fracassés. Seuls les roseaux étaient restés dressés et solides : « Tirons-en une leçon, dit-il. La souplesse est une bonne chose dans la vie. Notre capacité à savoir se plier lorsque des vagues viennent à nous nous permettra de survivre. Cependant, ceux qui tiennent à ce que tout aille selon leurs désirs, et qui, comme les grands arbres, ne sont jamais prêts à céder, se retrouveront brisés au moindre coup violent. »

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