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TorahAnytimes Newsletter Parachat Bamidbar/Chavou'oth en francais

Parshat Parachat Bamidbar/Chavou'oth en francais

Compiled and Edited by Elan Perchik

Challah

"The TorahAnyTimes" Newsletter en français

Parachat Bamidbar/Chavou'oth                                                               Print Version       
5 Sivan 5779 | 8 Juin 2019

Compilé et édité par Elan Perchik
Traduit par Sarah Saghroun


Mme Esther Wein
Un plan échoué ?

Comme on le sait, Chavou'oth commémore la journée historique du Don de la Torah. Quarante jours après que Hachem se soit dévoilé et ait communiqué directement avec nous au Har Sinai, Moché Rabbénou est revenu avec en mains les lou'hoth et la Torah dans son intégralité prête à être transmise et enseignée au klal Israël. Mais une tragédie survint alors. Moché Rabbénou se rendit compte que le peuple juif était en train d'idolâtrer le Veau d'Or, et il brisa les lou'hoth.

Si on considère Mathan Torah sous cette optique, on ne peut que s'interroger sur le concept de Chavou'oth en tant que Yom Tov. Sommes-nous en train de célébrer un plan qui a échoué au final ? Le premier set de lou'hoth que nous avions reçu de Hachem au Har Sinai n'est apparemment pas resté en notre possession sur le long terme. Ce n'est que lorsque Moché remonta ensuite au Har Sinai qu'il tailla un autre set de lou'hoth. Il semble donc étrange qu'on commémore quelque chose qui n'a jamais atteint son objectif.

Il est évident qu'il ne peut pas en être ainsi, et qu'il existe une explication plus profonde à ces événements. Que s'était-il vraiment passé qui donne lieu à une commémoration ?

En réalité, les évènements qui avaient eu lieu au Har Sinai étaient extraordinaires, au point qu'ils nous aient donné un statut de nation pour toujours. Hachem nous a donné Sa Torah.

Imaginez le scénario suivant : un professeur de littérature vint un jour donner une conférence à un auditoire : "A mon avis, l'auteur voulait dire ceci et cela dans son livre. Il est évident qu'il en est ainsi en raison de ceci et cela. Si vous analysez cette phrase et ce chapitre, vous comprendrez qu'il s'agit d'une évidence irréfutable."

Le professeur, par des arguments pertinents, convainquit son auditoire d'accepter sa théorie. Mais une personne de l'audience se leva ensuite et déclara : "Au fait, c'est moi, l'auteur de ce livre, et ce que vous dites ne correspond pas du tout à ce que je voulais dire." Le conférencier ne sembla pas préoccupé outre-mesure. "Tout va bien, répondit-il. Votre opinion n'est pas pertinente, parce que c'est mon interprétation qui compte."

Lorsqu'on dit que Hachem nous a donné Sa Torah, cela signifie que c'est à nous que le rôle a été échu de l'interpréter à partir des règles herméneutiques de la Messorah qui nous ont été données. Comment justifier certaines lois et comment analyser la Torah relève de notre juridiction. Une fois que nos Sages l'ont analysée et interprétée, leurs conclusions font force de loi même si une voix Céleste proclame différemment.

Cette idée est mise en lumière dans l'épisode du Talmud suivant (Baba Metsi'a 59b).

Un jour, les Sages n'étaient pas d'accord avec Rabbi Eli'ézer quand au statut d'impureté du 'Four de A'hnai'. Rabbi Eli'ezer proposait toutes les preuves à sa disposition en faveur de sa décision selon laquelle le four était pur, mais aucun sage n'acceptait ses arguments. Rabbi Eli'ezer leur dit : "Si la loi est comme je le dis, que ce caroubier le prouve". Et le caroubier se déracina et se déplaça de cent amot (coudées), voire d'après certaines opinions de quatre cent amot. Les Sages, non convaincus, lui dirent : "Tu ne peux pas prouver ton opinion au travers d'un caroubier." Rabbi Eli'ezer dit alors : "Si la loi est comme je le dis, que l'eau de ce canal le prouve." L'eau du canal se mit immédiatement à couler à contre-courant. "On ne peut pas tirer de preuves à partir de l'eau du canal", répondirent les Sages. Rabbi Eli'ezer dit : "Si la loi est comme je le dis, que les murs de cette salle d'étude le prouvent." Dès qu'il dit cela, les murs du Beth Hamidrach commencèrent à se pencher. Immédiatement, R' Yéhochou'a réprimanda les murs qui n'avaient pas à s'impliquer dans une discussion entre des érudits en Torah. Par déférence envers R' Yéhochou'a, les murs ne tombèrent pas ; cependant, ils restèrent partiellement penchés par respect envers R' Eli'ézer.

R' Eli'ézer dit alors : "Si la loi est comme je le dis, que le Ciel le prouve." Une voix Céleste proclama ensuite : "Pourquoi discutez-vous avec R' Eli'ézer dont l'opinion est suivie de partout ?" Mais R' Yéhochou'a se leva et dit : "La Torah n'est pas au Ciel ! La Torah est à nous. Une voix céleste n'a pas d'incidence sur notre manière de juger sur terre."

L'expression "Torah lo bachamaïm hi – La Torah n'est pas au Ciel" est le reflet de l'autorité qui nous est conférée ici-bas en déterminant la Loi concrètement. Le Don de la Torah était bien plus que le simple transfert d'un livre dont il faut respecter les instructions. Il s'agissait de l'habilitation du peuple Juif à créer des réalités. Sans que nous dépassions nos limites en transgressant une mitsvah quelle qu'elle soit, la détermination de comment expliquer et clarifier les passages bibliques a été remise entre nos mains. La Torah a été transplantée du Ciel à la terre pour toujours. La Torah est devenue nôtre au moment de Mathan Torah pour qu'on l'étudie et qu'on vive par elle, ce qui devrait à terme conduire le monde à son état ultime de reconnaissance de D.

Lorsqu'Il nous a donné Sa Torah, Hachem voulait imprimer dans notre psychisme l'expérience transformante que nous vivions et Il voulait la concrétiser pour toujours. Même si les lou'hoth qui nous avaient été données seraient par la suite remplacées, l'expérience historique de Mathan Torah durerait pour l'éternité. Son empreinte est devenue partie intégrante de notre constitution génétique et resterait pour toujours en nous. A ce moment extraordinaire de révélation, nous avons été élevés et transformés pour l'éternité.

Imaginez un bébé au stade infantile. Installé confortablement dans le ventre de sa mère, il dérive sa source de vitalité de sa mère. Il se sent en sécurité et complètement pris en charge. Au moment de sa naissance, il est enlacé et caressé, et il poursuit son chemin dans la vie étroitement lié à sa mère.

Mais une telle vie idyllique ne dure pas éternellement. L'enfant finira par se détacher. Cependant, l'empreinte de ce qu'était la vie durant ces années restera pour toujours en l'enfant. Cet élan initial de chaleur et d'amour crée une connexion particulièrement proche entre le parent et l'enfant pour toujours.

Il en était de même lors de Mathan Torah. Même si le Peuple d'Israël a fauté par la suite et a dû recevoir un second set de lou'hoth, l'événement fondateur qu'a été Mathan Torah a imprimé pour toujours dans notre quintessence une expérience divine qui n'a été comparable à aucun autre événement historique. Il est partie intégrante de l'identité de notre nation. Adhérer à la Torah de Hachem et la rendre nôtre était ce que nous avions accompli en cette journée extraordinaire. Ce ne sera jamais oublié.

Rav Dovid Orlofsky
Le chèque en blanc

En 2002, Howard Schultz, qui était le PDG de Starbucks, s'était rendu en Israël. Il faisait partie d'un groupe d'hommes d'affaires éminents qui eurent le privilège d'être reçus en audience privée auprès de Rav Nosson Tsvi Finkel zatsal, Roch Yéchivah de Mir. Les membres du groupe, qui ne savaient rien à cette époque de Rav Nosson Tsvi, furent introduits dans sa salle d'étude et s'assirent. Et ils attendirent.

Une quinzaine de minutes plus tard, la porte s'ouvrit et Rav Nosson Tsvi entra. Les hommes furent choqués de constater qu'il était atteint de la maladie de Parkinson et ils avaient du mal à dévisager le Roch Yéchiva. Mais il y eut ensuite un coup sur la table. "Messieurs, regardez-moi, et tout de suite, dit fermement Rav Nosson Tsvi. Je sais que nous n'avons que quelques minutes à notre disposition parce que vous êtes tous des hommes d'affaires américains très occupés."

Les hommes étaient assis, subjugués, et le Roch Yéchiva poursuivit : "Qui peut me dire quelle leçon on peut tirer de l'Holocauste ?" Les hommes d'affaire tentèrent tant bien que mal de répondre. "Nous n'oublierons jamais ?" proposa quelqu'un. Le Roch Yéchivah donna la parole à quelqu'un d'autre : "Nous ne serons plus jamais victime ou simple observateur !"Mais Rav Nosson Tsvi avait une autre réponse en tête.

Ainsi qu'Howard Schultz le raconta ensuite, le Roch Yéchiva répondit ainsi :

"Vous n'y êtes pas du tout. Très bien messieurs, je vais vous dire la quintessence de l'esprit humain.

Comme vous le savez, pendant l'Holocauste, on transportait les gens dans des wagons de la manière la pire, la plus inhumaine qui soit. Ils pensaient qu'ils étaient emmenés dans des camps de travail. Nous savons tous aujourd'hui qu'ils étaient emmenés dans des camps d'extermination. Après avoir passé des heures et des heures dans ces wagons à bétail glacés, inhumains et sans lumière ni cabinets, ils arrivaient dans les camps. Les portes du train s'ouvraient avec fracas, et ils étaient aveuglés par la lumière. Les hommes étaient séparés des femmes, les mères de leurs filles et les pères de leurs fils. Ils étaient emmenés dans des baraquements pour dormir.

Lorsqu'ils arrivaient dans l'endroit qui leur était assigné pour dormir, seule une personne sur six recevait une couverture. Cette personne, au moment d'aller dormir, devait décider : 'Est-ce que je vais tirer la couverture vers les cinq autres qui n'en ont pas reçue, ou est-ce que je vais la tirer vers moi pour rester au chaud ?' C'est de ce moment décisif qu'on a pu apprendre la puissance de l'esprit humain, parce que nous avons tiré la couverture vers les cinq autres."

Et le Roch Yechiva se leva et dit aux hommes d'affaires : "Prenez votre couverture. Rapportez-la en Amérique et tirez-la vers cinq autres personnes."

Les mots du Roch Yéchiva ont fait flèche et ont secoué les cœurs et esprits de tous ceux qui étaient présents. Mais j'aimerais vous raconter la suite de l'histoire qui est moins connue.

Le gabbai de Rav Nosson Tsvi participe à mes cours de 'houmach. Un jour, il me raconta qu'Howard Schultz était revenu par la suite en Israël et était retourné voir Rav Nosson Tsvi. Lors de cette visite cependant, seuls le Roch Yéchivah, Howard Schultz et le gabbai étaient présents.

Howard Schultz sortit un chèque en blanc, le signa et le tendit à Rav Nosson Tsvi. "Voilà Rav, dit-il. Ecrivez le montant que vous voulez." A cette époque, le budget mensuel de la Yéchivah de Mir était de deux millions de dollars. Rav Nosson Tsvi était responsable de la collecte de l'argent malgré sa maladie débilitante. Il aurait pu écrire le montant de deux millions de dollars sur ce chèque.

"Je peux faire ce que je veux avec ce chèque ? demanda-t-il à Howard Schultz." "Tout à fait, Rav". Le rav inscrivit alors sur le chèque le montant de 1.200 dollars, il le rendit à Howard Schultz et il lui dit : "Apportez ce chèque dans ce magasin en face de la rue, et dites-leur que je vous ai envoyé acheter une paire de téfiline. Et ensuite, mettez-les tous les jours. Voilà ce que vous pouvez faire pour moi."

La couverture que possédait Rav Nosson Tsvi s'appelait Torah et mitsvoth. Au lieu de voir Howard Schultz en se demandant : "Qu'est-ce que je peux tirer de lui ?", il se demanda plutôt : "Qu'est-ce que je peux faire pour lui ?". Nous possédons tous une couverture que nous pouvons tirer et ramener à nos frères et sœurs juifs et avec laquelle nous pouvons changer le monde. Que ce soit par notre temps, notre argent, ou par un simple sourire, nous pouvons tous faire une différence dans le monde. D'autres essaieront de vous convaincre du contraire, mais ce ne sera pas vrai. Vous pouvez changer le monde !

Mme Sarah Karmely
Offert par le mikveh

Au cours de ces quelques dernières années, je me suis rendue huit fois en Thaïlande. Le cousin de mon mari et sa femme Ronit habitent là-bas, à Bangkok. Lors de l'un de mes séjours, Ronit me raconta qu'il y avait encore quelques années, il n'y avait pas de mikveh kacher à Bangkok. Généralement, les juifs religieux qui habitaient là se rendaient à Pattaya, le village côtier le plus proche, à une distance de deux heures de route de Bangkok. Là, il fallait faire du jet-ski jusqu'au milieu de la Mer d'Andaman, s'immerger dans l'eau, et retourner sur la terre ferme. C'était une vraie épreuve, mais c'était la seule option ouverte aux familles juives désireuses de respecter les lois de pureté familiale à Bangkok.

Lorsque Ronit me parla des sacrifices énormes et du dévouement dont elle et son mari avaient fait preuve, je fus profondément touchée. "J'aimerais te raconter ce qui s'est passé une fois", me dit Ronit.

"Nous n'avons pas eu le bonheur d'avoir des enfants pendant les deux années qui ont suivi notre mariage. Nous désirions ardemment fonder une famille, et nous ne pouvions qu'attendre le moment où nous pourrions enfin blottir notre bébé nouveau-né dans nos bras.

Comme cela se faisait dans beaucoup d'autres foyers, mon mari conduisait chaque mois son jet ski jusqu'au milieu de l'océan, il me laissait le temps de m'immerger dans l'eau, et il nous ramenait sur la terre ferme. Lors d'une de ces occasions, après que nous ayons pénétré profondément dans l'océan, mon mari éteignit le jet-ski, et je plongeai dans l'eau. Peu de temps après, je remontai dans le jet-ski, prête pour le chemin du retour, mais il y avait un problème. Le jet-ski ne se remettait pas en marche. Mon mari essaya de tourner la clé dans le contact, mais le moteur ne se mettait pas en marche. Il essaya encore, sans plus de succès. Le moteur ne répondait plus. Nous étions bloqués.

Nous étions assez secoués, mais nous n'étions pas excessivement hystériques, parce que nous pensions que nous pourrions nous en sortir en nageant tout simplement jusqu'à la côte. Mais cette pensée ne fit pas long feu, parce qu'il n'était pas possible d'avancer et de progresser à la nage. La Mer d'Andaman est connue pour ses vagues colossales et essayer de nager dans ce coin est une entreprise qui peut s'avérer être très dangereuse.

Nous avions bien pensé à cela, mais nous ne nous rendions pas compte de l'ampleur du danger dans lequel nous nous trouvions. Cependant, lorsque le courant puissant de l'océan commença à pousser notre jet ski en direction de rochers massifs qui se trouvaient au milieu de la mer, nous comprîmes que nous étions dans une passe vraiment difficile. La seule chose qui m'occupait l'esprit était la réaction que ma mère aurait lorsqu'elle entendrait que je m'étais retrouvée bloquée au milieu de l'océan puis fracassée en mille morceaux.

Lorsque mon mari et moi nous sommes rendus compte que nos vies étaient littéralement en jeu, nous nous sommes tournés vers Hachem et avons commencé à crier : 'Hachem, s'il Te plait, ne laisse pas les gens dire que nous avons été tués alors que nous accomplissions la mitsvah du mikveh ! S'il Te plait, aide-nous et sauve-nous !'

Je ne saurais expliquer ce qui s'est passé, mais d'un seul coup, le vent s'est mis à tourner, et les vagues ont commencé à nous pousser dans l'autre direction. Avant que nous ayons réalisé ce qui se passait, nous étions de retour sur la terre ferme."

Cette histoire captivante de Ronit me bouleversait. Mais l'histoire n'était pas finie, car un autre miracle se produisit au même moment. "Ce même mois, conclut Ronit, je tombai enceinte. Et neuf mois plus tard, je donnai naissance à un petit garçon. Mon mari et moi étions envahis de bonheur de ce cadeau de vie extraordinaire que nous avions reçu dans l'océan et nous étions plein de reconnaissance d'avoir eu un enfant. Alors nous avons appelé notre fils Doron, qui signifie cadeau. Sa naissance s'est faite au travers de plus d'un miracle. C'était un vrai cadeau pour nous".

Nous ne devons jamais sous-estimer la portée considérable de notre dévouement à ne serait-ce qu'une mitsvah. En plus des effets de boucle qu'elle peut entrainer sur beaucoup d'autres, elle nous protège et nous met à l'abri de tout danger (Sotah 21a). Même lorsque nous sommes face aux situations les plus sévères et les plus dangereuses, les vents peuvent se retourner et nous ramener sains et saufs à la maison. Lorsque nous en appelons sincèrement à Hachem du plus profond de notre cœur, de nombreux cadeaux de vie nous attendent.

Mme Debbie Greenblatt

La piste centrale dans nos vies

Lorsque j'étais petite fille, je suis allée en excursion au Cirque Ringling Brothers and Barnum et Bailey. Cette excursion aurait dû constituer une expérience fort divertissante, mais l'enfant que j'étais était frustrée. Comme il s'agissait un cirque à trois pistes et qu'il y avait trois différents spectacles présentés en même temps, je ne savais pas de quel côté regarder. Chaque fois que je regardais d'un côté, j'avais l'impression de manquer quelque chose de l'autre côté. Et je ne voulais rien manquer.

Ce n'est que lors du voyage suivant au cirque que je compris comment profiter au maximum du spectacle. Dans un cirque à trois pistes, c'est sur la piste du milieu que le spectacle principal se joue. Un spectacle ne possède qu'une seule piste centrale.

Il en est de même dans nos vies personnelles. Nous avons tous de multiples responsabilités, de centre d'intérêts et de priorités qui occupent une bonne partie de notre vie. Mais par-dessus tout, il existe une piste centrale qui a une influence sur tout le reste. Et sur cette piste centrale, il n'y a qu'une chose : Hachem ou nous.  Selon ce qui se trouve dans cette piste centrale, les ondes se répercutent et ont de l'impact sur toutes les autres pistes et tous les autres domaines de nos vies.

מ"ח דברים שהתורה נקנית בהם
Les quarante-huit manières d'acquérir la Torah

Rabbanith Aviva Feiner
Les chaussures d'autrui – seront-elles un jour à notre taille ?

מכריעו לכף זכות
Juger autrui favorablement

Il n'est pas facile d'observer le commandement de se retenir de juger la personne en face de nous. Cependant, nous devons nécessairement réaliser que nous ne connaissons pas toutes les facettes de la vie de cette personne. Comme le dit Rav Hanokh Teller : "Quand vous rencontrez quelqu'un, vous devez partir du principe qu'il s'agit de son 'deuxième chapitre'." Il ou elle a déjà validé le chapitre 1, et beaucoup de choses dont vous n'êtes pas au courant lui sont arrivées. Cette personne a tout un historique que vous ne connaissez pas.

Dans le même ordre d'idée, Hillel déclarait : "Ne te mets pas à l'écart de la communauté, ne sois pas sûr de toi jusqu'au jour de ta mort et ne juge pas ton prochain avant d'être à sa place (Pirké Avoth 2, 5). Rabbénou Yonah explique que la troisième proposition de la michnah qui nous enseigne de ne pas juger autrui est une continuité de la proposition précédente de ne pas être sûr de soi jusqu'à notre départ de ce monde. De même qu'une personne ne doit pas être confiante en son irréprochabilité jusqu'à sa mort parce qu'un challenge particulier auquel elle devrait faire face à un stade ultérieur de sa vie pourrait la faire échouer, de même nous ne devons pas juger autrui.

Rav Eliyahou Dessler (Mikhtav MéEliyahou, volume 5, p. 87) poursuit en ce sens et explique que les mots de la michnah "avant d'être à sa place" font référence aux quatre aspects d'une personne : son âme, son intellect, sa situation de vie et l'environnement dans lequel il se trouve. Si quelqu'un possédait la même combinaison des facettes de la personne qu'il souhaite juger, il pourrait "marcher dans ses chaussures". Mais, on le sait tous, une telle éventualité est presque impossible. Il n'existe pas deux personnes qui soient créées de la même manière, et il n'existe pas deux personnes qui possèdent exactement le même lot de circonstances de vie.

A l'époque où mon mari était un jeune ba'hour de yéchivah sérieux, de retour chez lui à Lawrence, New Jersey après un an d'études en Erets Israël, il entendit qu'une certaine choule locale organisait un petit-déjeuner au profit de l'organisation Chouvou. Il entendit que ni plus ni moins que l'éminent Rav Avraham Pam zatsal ferait bénéficier l'organisation de sa présence. Ainsi, mon futur mari et son jeune frère, se rendirent avec enthousiasme à cet endroit ce matin-là. Le simple fait de voir Rav Pam constituait en soi un grand privilège, mais en plus de cela, mon mari souhaitait profiter d'une opportunité de le voir pour lui poser une question personnelle.

Et de fait, l'occasion survint. A la fin du petit-déjeuner, Rav Pam se retrouva momentanément assis seul à une table. Mon mari avait terminé une année de yéchivah à cette époque et il se renseignait sur une certaine formation de psychologie. Il voulait demander à Rav Pam s'il devait s'engager dans cette voie.  Mon mari ne savait pas si cette formation serait adaptée à la hachkafah (point de vue) de la Torah et il voulait savoir ce que Rav Pam en pensait.

Mon mari se dirigea vers Rav Pam, lui expliqua sa situation et lui posa sa question. Rav Pam le regarda avec gentillesse, et lui dit : "Je voudrais vous aider, mais je ne vous connais pas."

Rav Pam avait réalisé que pour pouvoir répondre correctement à une question de manière adaptée aux besoins spécifiques d'une personne, il faut bien connaitre la personne en question. Que ce soit pour conseiller, dire un reproche ou évaluer une situation, toutes les données du cas doivent être bien comprises. Avant de pouvoir juger quelqu'un, nous devons littéralement nous mettre dans ses chaussures. Si elles ne sont pas à notre taille, eh bien, peut-être serait-il sage de ne pas forcer…

Rav Paysach Krohn
Le message de Chabbath

לב טוב
Un bon cœur

Il existe une très belle organisation qui s'appelle Links ("Connectés"). Links a été fondée dans le but d'entourer les adolescents ayant malheureusement perdu un parent, et fournit un soutien émotionnel et social à beaucoup de personnes et de familles. Je suis moi-même impliqué dans cette organisation, parce que je sais ce que c'est, de vivre sans son père ou sa mère avant même de se marier.

La première fois que je me suis intéressé à cette organisation, j'ai demandé combien de jeunes seraient intéressés à recevoir un appel automatique chaque vendredi avant Chabbath. Je pourrais préparer un enregistrement de deux minutes que tout celui qui souhaiterait entendre écouterait. Je dirais une idée sur la parachah de la semaine, je poursuivrais avec la bénédiction traditionnelle de Yessimkha Elokim k'Ephraim vek'Meaché pour les garçons et Yéssimekh Elokim k'Sarah Rivka Ra'hel véLéah pour les filles. Je ferais ensuite le point sur l'idée de la parachah que j'avais dite, et je souhaiterais Chabbath Chalom.

La première fois que je présentai cette idée à un groupe de quarante filles, vingt levèrent la main et déclarèrent qu'elles aimeraient recevoir cette brakhah chaque vendredi. Et donc cette première semaine, je m'effectuai comme prévu.

Motsei Chabbath, je reçus la liste des filles qui avaient décroché et entendu le message. Je fus très surpris du résultat. Seules dix filles sur vingt avaient décroché leur téléphone pour réceptionner l'appel. Me demandant ce qui s'était passé, j'appelai Mme Sarah Rivka Kohn, fondatrice et directrice de Links, et je lui demandai de m'expliquer ce qui s'était passé : "Pourquoi ces jeunes filles se sont-elles inscrites si elles ne décrochent pas ?"

"Rav Krohn, me dit Mme Kohn, ne comprenez-vous pas ? Ces jeunes filles ne répondent pas pour que le message aille dans leur boite vocale, pour qu'elles puissent l'entendre plusieurs fois avant Chabbath. Elles ont un tel besoin d'une brakhah qu'elles veulent pouvoir écouter votre message encore et encore. Or pour cela, elles doivent ne pas décrocher pour que le message soit enregistré dans leur boite vocale."

Lorsque j'entendis la vraie raison qui se cachait derrière le comportement de ces jeunes filles, je fus ému.

J'eus confirmation de cette explication lorsqu'une femme de l'organisation Sam'hénou, un groupe de soutien pour veuves, m'aborda et me dit : "Rav Krohn, je voulais juste vous dire à quel point toute ma famille apprécie votre appel. Chaque vendredi à 13h, nous nous rassemblons tous autour du téléphone et nous écoutons votre message. Et encore une fois, avant Chabbath, nous écoutons une nouvelle fois vos paroles agréables."

La première chose à faire pour développer un lev tov, un bon cœur, c'est de penser aux autres. C'est aussi simple que cela.

Rabbanith Batsheva Alpert
Que mettez-vous dans votre café ?

J'ai une fois entendu Rav Elimelekh Biderman dire quelque chose de très beau : "Quand vous préparez votre café le matin, vous mettez du café amer, du sucre, de l'eau chaude, et du lait froid. Et ensuite, vous récitez la bénédiction de Chéhakol nihya bidvaro – tout s'est fait par la Parole de Hachem. Tout ce qui vous arrive dans la vie provient de Hachem – que ce soit amer, doux, chaud ou froid."

Quand vous remuez votre café, le soir de Chavou'oth, ayez cette idée en tête. Et gardez-la avec vous à chaque fois que vous prenez une gorgée de votre délicieux café. Cela vous donnera certainement une bonne dose d'encouragement et d'inspiration, et vous permettra de continuer à avancer bien éveillé et plein de vitalité.

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