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TorahAnytimes Newsletter Parachath Chela'h

Parshat Parachath Chela'h

Compiled and Edited by Elan Perchik

Challah

"The TorahAnyTimes" Newsletter en français

Parachat Chela'h                                                                                      Print Version                   
26 Sivan 5779 | 29 Juin 2019

Compilé et édité par Elan Perchik
Traduit par Sarah Saghroun

Rabbanit Yemima Mizrachi
Le message décodé

ויאמר ד' אל משה... ועד אנה לא יאמינו בי בכל האתות אשר עשיתי בקרבו

Et Hachem dit à Moché : "… Jusqu'à quand le people juif Me provoquera-t-il, et jusqu'à quand n'auront-ils pas foi en Moi, malgré tous les signes que J'ai performés en leur sein ?"

En Kislev, j'organise en général quelque chose de spécial avec mes étudiantes : à la fin de chaque cours, quelques filles se lèvent et prennent la parole devant les autres. Elles racontent des miracles qui leurs sont arrivés ou bien des anecdotes au travers desquelles la Providence Divine est manifeste. Ces récits laissent en nous une inspiration qui laisse ses marques de manière indélébile.

C'est ainsi qu'une fois, une femme raconta l'histoire personnelle suivante :

"Mon couple passait par une phase difficile, et j'étais malheureuse et déçue de ma vie. Finalement, nous avons mis un terme à notre couple et nous avons divorcé. La semaine qui a suivi le divorce, j'étais une véritable loque. Je ne savais pas où me mettre. Je me rappelai que mon anniversaire de quarante ans tomberait ce Chabbath-là, et je commençai à me demander comment je me débrouillerais pour vivre seule. Il fallait que je me trouve une amie chez qui passer Chabbath, et je savais que j'avais besoin d'être dans un cadre familial gai et énergique, un endroit où le judaïsme était vécu de manière exaltante. Je ne pourrais certes pas passer du temps avec un ange, mais compte tenu de ma situation pénible, je cherchais la solution qui y ressemblerait le plus

J'ai finalement trouvé une amie chez qui je me sentirais à l'aise Chabbath, et je suis allée chez elle vendredi. Arrivée là-bas, je ne faisais que pleurer, littéralement. 'Pourquoi toute cette histoire m'est-elle arrivée ? me lamentai-je. Ce n'est pas juste ! Ça n'a aucun sens !' Je n'étais pas au mieux de ma forme, et je ne faisais que me plaindre et parler cyniquement de ma vie. Mon amie me regarda et me demanda : 'Quelle était la parachah de la semaine de ta bat-mitsvah ?' J'ai été prise au dépourvu : 'Je n'en ai pas la moindre idée. Je n'ai pas fait de discours, à ma bat-mitsvah. Je ne me rappelle pas.' Elle vérifia à l'aide de ma date de naissance, et trouva rapidement :

'C'était la parachath Chela'h Lekha', me dit-elle.  'Bon, très bien, je ne savais pas', répondis-je. 'Tu sais, poursuivit mon amie, tu pourrais prendre un 'houmach et lire cette parachah. Peut-être y trouveras-tu un conseil sur ce que tu dois faire maintenant ?' Je décidai de suivre le conseil de mon amie.

Le récit de la Faute des Explorateurs se déroulait sous mes yeux au fur et à mesure des versets que je lisais, et je me mis à penser : 'Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Peut-être ai-je dit trop de lachon hara' ?'. Mais je n'arrivais pas à mettre le doigt sur un problème précis. Rien ne me semblait logique, et je n'arrivais pas à tirer de bonnes conclusions.

Cela faisait déjà un bon moment que je lisais la parachah, et je n'étais pas encore arrivée bien loin. Alors je décidai de mettre de côté cette activité et de fermer le 'houmach. J'allais le faire, mais mon amie, me regardant, me dit : 'Non, ne ferme pas le 'houmach. Continue à lire'. J'étais assise là, je me sentais triste, et je décidai de poursuivre ma lecture.

C'est alors j'ai trouvé le message exact qui m'attendait. Je suis arrivée au passouk (14, 11) : " Et Hachem dit à Moché : 'Jusqu'à quand le peuple juif Me provoquera-t-il, et jusqu'à quand n'auront-ils pas foi en Moi, malgré tous les signes que J'ai performés en leur sein ?'".

Cela me frappa ensuite. Les explorateurs n'avaient pas réussi à comprendre que de même que D. avait pris soin du peuple dans le désert jusque-là, Il serait encore là pour les faire entrer triomphalement en Terre d'Israël et Il continuerait à veiller sur eux. Voilà en quoi constituait leur faute.

Je savais qu'au travers de cette prise de conscience, Hachem était en train de me dire : 'Ma chère fille, de même que J'ai pris soin de toi jusqu'à maintenant, tu peux Me faire confiance : Je continuerai à veiller sur toi…'

Même dans les situations les plus désespérées, Hachem se place à nos côtés et nous rappelle qu'Il est avec nous. Nous ne sommes jamais seuls, quel que soit le tournant qu'ait pris notre vie. Nous n'avons plus qu'à réaliser la bonté continuelle et les bénédictions dont Hachem nous a fait bénéficier jusque-là, et réaliser que, même si on ne le voit pas de manière manifeste, Il continue à prendre soin de nous.

Rav Yom Tov Glaser
Surfer sur les vagues de la vie

ויהס כלב את העם... ויאמר עלה נעלה וירשנו אתה כי יכול נוכל לה

Kalev fit taire le people et dit : "Montons, montons-y et conquérons-la, car nous en sommes capables !" (Bamidbar 13, 30)

C'était une magnifique journée, sur la plage de Mexico. Un ciel d'un bleu limpide, un temps merveilleux, et des vagues parfaites pour faire du surf. La hauteur moyenne des vagues ce jour-là était d'environ cinq mètres. Mes amis et moi passions des moments très agréables, assis sur nos planches à scruter l'horizon pour voir si des vagues venaient dans notre direction. Mais nous attendions impatiemment de faire plus que simplement nous détendre dans l'eau fraiche.

Nous savions qu'une vague approchante serait indiquée par l'horizon s'assombrissant, et nous gardions ainsi nos yeux grands ouverts pour guetter la prochaine vague. Nous nous faisions joyeusement concurrence : qui serait le premier d'entre nous à repérer la vague et qui serait le premier qui surferait dessus. Mais cette fois-ci, une surprise de taille nous attendait.

D'un seul coup, l'horizon tout entier disparut. Il ne faisait aucun doute que des vagues gigantesques arrivaient droit devant dans notre direction. Mon meilleur ami me jeta un regard : "Allons-nous en de là !" hurla-t-il. Il tourna sa planche en direction du rivage, et il commença à ramer. Je savais qu'il n'avait aucune chance contre ces vagues massives. Une course contre les vagues en direction du rivage était perdue d'avance, et il risquait de s'écraser. J'avais appris que lorsqu'on fait face à une grosse vague qui vient vers nous, la meilleure chose à faire est de s'enfoncer dans l'océan en ramant et d'essayer de se frayer un chemin vers le haut de la vague avant qu'elle ne se brise, et je hurlai à mon ami de faire demi-tour et de se lancer. Et il écouta.

Devant nous, se trouvait un autre de mes amis. Ramant vers l'extérieur, il réussit tout juste à s'en sortir en se dressant au-dessus d'une vague de huit mètres de haut et en évitant de se faire jeter de sa planche. Il était en sécurité pour le moment. Ensuite, il y avait un autre de mes amis. Lui aussi réussit à manœuvrer et à glisser au-dessus de cette énorme vague. Et lui aussi s'en sortit tout juste. Le surfeur suivant était dans une situation plus difficile. La vague commençait déjà à "se briser" et il ne lui restait plus que quelques secondes avant qu'elle ne se casse. Heureusement pour lui, il réussit à couper sous la vague juste à temps. Maintenant, c'était mon ami et moi-même qui devions nous confronter au challenge. Mais notre position ne nous permettait pas de dépasser la vague ou de nous frayer un passage comme les autres l'avaient fait quelques minutes plus tôt. Les lèvres de la vague étaient sur le point de heurter la surface de l'eau.

Nous nous sommes jetés en avant, nous avons tout juste réussi à positionner l'avant de nos planches sous la vague et nous nous sommes frayés un passage. C'était de justesse.

Mais nous n'étions pas encore au bout de nos peines. D'autres vagues étaient en train d'arriver. Toujours dans l'eau, nous persévérions, et la fois d'après, nous nous sommes tous mieux débrouillés. Un surfeur a réussi à arriver en haut de la vague, un autre a tout juste eu le temps d'y arriver, et mon ami et moi avons réussi à la percer un peu mieux. Nous manœuvrions inlassablement avec grâce autour de ces vagues immenses et sur elles.

Mais la pensée suivante m'a ensuite traversé l'esprit : "Est-ce que j'ai fait tout ce chemin jusqu'à Mexico pour barboter dans les vagues ?" Et j'ai alors changé de vitesses. La vague suivante était en train de se rapprocher, et j'ai retourné ma planche en ramant aussi vite et ferme que je le pouvais pour la rattraper. Mais là, la vague faisait à peu près huit mètres de haut. Or lorsqu'il s'agit d'une grande vague, une grande planche est très utile pour ramer plus vite et accéder ainsi à la vague. Mais ce n'était pas mon cas. Ma planche était petite, et je ne pouvais pas aller assez vite pour rattraper la vague. Cette dernière devenait de plus en plus abrupte et je n'arrivais pas à la pénétrer.

J'ai finalement réussi à me trouver en haut de la vague, et je me trouvais à une altitude de huit mètres. Et la vague est devenue complètement verticale. C'était le signal. Je laissai tomber la planche devant moi, je me soulevai et j'atterris dessus. Le seul problème était que la vague était trop verticale pour que j'établisse un contact en douceur avec elle, et je me suis fait parachuter à huit mètres de haut.

J'atterris avec fracas à la surface de l'eau, mais je n'avais pas de vitesse pour me pousser en avant. Heureusement, la vague s'avança brusquement en direction du rivage et se retira. Peu après, je me trouvais dans le tube de la vague de huit mètres qui avançait rapidement en direction du rivage. Je me baissai pour ne pas être atteint par l'eau qui allait à vive allure et qui aurait pu me faire tomber.

Je poursuivis sur la vague pendant encore environ huit cent mètres jusqu'au rivage ; j'avais l'impression d'être sur une montagne russe gigantesque. Lorsque j'arrivai enfin sur le sable, je lançai un triomphant "whou-houuu !" J'avais réussi ! J'avais surfé sur la vague et je l'avais vaincue au lieu de me laisser diriger par elle.

Dans la vie, on se retrouve souvent dans un scénario de ce genre. Le premier surfeur est celui qui, face à la peur, se glace et s'enfuit. Il bat en retraite dans la direction opposée. Il reconnait les vagues terribles et redoutables de sa vie, et il cherche immédiatement un abri. Cependant, ceux qui battent en retraite, finiront par se faire rattraper et vaincre par la vie. Les vagues les rattraperont un jour et ils se retrouveront alors dans des situations périlleuses.

Le surfeur suivant agit très prudemment. Il ne va pas dans la direction opposée, mais il cherche tout de même à surfer au-dessus du haut de la vague et à échapper au challenge. Il ne détale pas en paniquant, mais il manœuvre prudemment, et longe tout ce qui peut l'effrayer. Il est certes sage de prendre des précautions face aux dangers de la vie, mais en s'angoissant trop, on ralentit souvent notre capacité à vivre notre vie de manière optimale. Les craintes concernant notre couple, nos enfants, nos finances ou notre style de vie sont compréhensibles, mais il ne serait pas judicieux de les laisser être un obstacle à notre qualité de vie. Hachem veut que nous vivions une vie engagée dans laquelle nous nous investissons pleinement, en rejetant la peur de faire des erreurs ou d'échouer.

Le troisième surfeur est celui qui surfe sur les vagues de la vie. Il fait face à chaque vague que la vie lui présente. Au lieu de battre en retraite ou de contourner rapidement le challenge, il y va et rentre dedans, pleinement engagé. Ce surfeur se rend compte que l'hésitation et le manque de confiance sont ici déplacés. L'angoisse du challenge approchant peut s'avérer dangereuse. Lorsque le surfeur fait face à la vague et la domine, il ressent un sentiment d'excitation très puissant. Il se sent champion.

Notre but dans la vie est de nous entrainer à agir comme le troisième surfeur. L'examen que la vie nous présente consiste en apprendre à gérer nos challenges au lieu de s'échapper ou de s'en cacher. En concentrant résolument notre attention sur l'affrontement face à nos pires craintes, nous pourrons avoir une bonne chance de s'en sortir haut la main.

Des études ont montré qu'il existe principalement cinq catégories de peurs en chaque être humain. Ces cinq catégories sont (de la moins commune à la plus commune) : 1) Peur du rejet ; 2) Peur de l'échec ; 3) Peur de la perte de contrôle ; 4) Peur de l'inconnu ; 5) Peur de la douleur et de la souffrance.

La peur du rejet est le malaise qu'on a concernant l'impression que les autres ont de nous. Peut-être pensent-ils que je ne remplis pas les critères adaptés à tels standards ? Peut-être pensent-ils que je suis inapte et moins doué ?

La peur de l'échec est un sentiment subjectif. Elle provient d'un manque de confiance en soi sur notre manière d'agir ou sur l'impact que l'on fait. L'échec à cet égard se réfère non à la manière dont les autres nous jugent, mais à notre propre jugement de nous-même.

La peur de la perte de contrôle. S'il est vrai que nous avons reçu le cadeau du libre arbitre et que nous sommes à même de prendre des décisions, au final, c'est Hachem qui dirige le monde. Nous devons faire de notre mieux, mais en sachant qu'en réalité, nous ne sommes pas aux commandes.

La peur de l'inconnu. Personne ne sait ce que l'avenir nous réserve. On peut essayer de prévoir des stratégies et de faire des projets, mais dans la réalité, nous n'avons aucune garantie.

La peur de la douleur et de la souffrance. Qu'il s'agisse de douleur physique, mentale ou émotionnelle, il n'est jamais agréable ne serait-ce que d'envisager de subir des moments désagréables.

Si vous y réfléchissez un instant, vous vous rendrez compte que vous possédez en vous ces cinq craintes. Il se peut que certaines soient plus dominantes que d'autres qui restent au niveau du subconscient. Mais il est indéniable qu'elles sont toutes présentes. Notre but doit être de découvrir laquelle de ces peurs est dominante en nous. Une fois qu'on l'aura identifiée, l'étape suivante sera de découvrir comment s'attaquer à cette peur et la dominer.

Il est intéressant de noter que des études démographiques ont confirmé que des pays différents souffrent de ces peurs à divers degrés. En Afrique du Sud, les gens ont particulièrement peur de ne pas dominer la situation. A Los Angeles, c'est la peur du rejet qui est la plus dominante. Là-bas, l'apparence extérieure et la richesse ont une grande importance, et le rejet et l'aliénation sont d'autant plus douloureux. A Manhattan, c'est la peur de l'échec qui est en haut de l'échelle ; dans une ville où la personne est définie par son business et ses réussites financières, tous s'acharnent à exceller. En Angleterre, en raison de plusieurs facteurs culturels, les cinq catégories de peurs sont présentes et réparties équitablement. Il est évident que la psychologie humaine est influencée par l'environnement dans lequel on se trouve. Mais cela ne signifie pas qu'on ne peut pas surfer au travers de ces obstacles et empoigner fermement nos craintes.

Dans l'océan de la vie, les vagues peuvent sembler intimidantes. Bien des challenges surviendront face à nous, parfois sans même qu'on s'y attende, et ils menaceront de nous renverser. De nombreuses inquiétudes nous traverseront l'esprit, selon là où nous en sommes dans la vie et à quel stade de la vie nous nous trouvons. Mais peu importe où et quand, on doit se rappeler lequel des surfeurs en nous est en train de glisser sur les vagues. On peut choisir de contourner continuellement les problèmes, ou de devancer le danger en se mettant en sécurité, mais c'est une confrontation intrépide aux problèmes qui nous bonifiera et qui transformera nos vies. Lorsqu'on arrive à faire face, on découvre des percées incroyables qui nous ouvrent de nouveaux horizons d'opportunités inconnues jusque-là. Nous serons alors capables de déverrouiller le potentiel enfoui en nous et de l'élever au maximum de l'auto perfection.

En prenant les vagues de la vie, on s'assure une arrivée triomphale sur la "côte" après cent vingt ans, avec la médaille d'or en prime ; notre Coach magistral Hachem, nous félicitera alors avec un grand sourire.

Un petit message de
Dr. Sara Barris

Plusieurs chercheurs, parmi lesquels John Gottman, ont beaucoup écrit sur la notion "en direction de". Prenons, par exemple, une femme qui se réveille un matin et dit : "Ouah ! J'ai fait un rêve incroyable !" A ce moment, le mari peut choisir de répondre : "C'est très bien, mais moi, je ne sais pas interpréter les rêves." Ça, c'est "aller dans l'autre direction". Aller "en direction de" signifierait pour le mari répondre : "Je suis un peu en retard, mais raconte-moi ton rêve vite fait." Plus tard dans la journée, il pourrait dire à sa femme : "Je pensais à ton rêve, et ça m'a rappelé quelque chose…" Ces quelques moments où le conjoint choisit d'aller "en direction de" l'autre et propose son attention sont extrêmement puissants. Montrer que vous vous souciez réellement de l'autre, même au sujet d'une question triviale et sur le court terme peut vous faire avancer bien loin, lorsqu'il s'agit d'un couple.

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